Le Journal Citoyen de Haute-Marne

Les élections municipales approchent à grands pas, et les programmes commencent à se dévoiler. C’est notamment le cas à Chaumont, où plusieurs listes seront en lice. Il en sera probablement de même à Saint-Dizier, même si, pour l’heure, seule la liste soutenue par le Rassemblement National s’est officiellement déclarée.

Chaumont : une bataille de listes à l’horizon

Antoine Desfretier mène actuellement la course en tête, dévoilant progressivement les éléments de son programme, relayés par le JHM et Active Radio. Les Chaumontais ont déjà pu découvrir sa vision en matière de mobilité et de sécurité.

Il bénéficie du soutien de Gérard Groslambert et Thierry Alonso, qui tournent ainsi le dos à la majorité actuelle du conseil municipal. Sa liste, sans étiquette, marque une rupture avec son passé socialiste.

L’heure semble être aux ambitions personnelles : les pin’s des partis politiques finissent au fond des poches des candidats. Exit les alliances de circonstance, comme celle qui permit la réélection de la ministre Élisabeth Borne grâce aux voix de la France insoumise.

Paul Fournier, ce n’est pas tout à fait un nouveau venu. Il siège au conseil départemental, où il soutient le président LR Nicolas Lacroix, battu dès le premier tour des dernières législatives dans le nord Haut-Marnais par une députée du Rassemblement National.
Le badge LR discrètement rangé,
Paul Fournier conduit sa liste sous la bannière « Partageons demain ».
Un slogan tourné vers l’avenir, sans doute pour éviter d’assumer un passé politique marqué par les résultats préoccupants du département, notamment son déclin démographique.

Saint-Dizier : « Il est urgent de ne pas se hâter »

C’est, pour l’instant, ce que l’on peut objectivement constater. Les Bragards ont bien noté la présence de la liste « Rassembler et Agir pour Saint-Dizier », menée par la députée RN Laurence Robert-Dehault.

Pour le reste, c’est silence radio : aucune autre liste ne s’est encore déclarée.

Des signaux existent, certes, mais les prétendants semblent vouloir temporiser avant de se lancer dans la bataille des municipales 2026.

Une liste socialiste ou une union de la gauche ?

En septembre, Nicole Samour, ancienne conseillère municipale socialiste, déclarait au JHM :

« Avec trois anciennes listes de gauche, incluant le collectif citoyen, on travaille sur le programme, et c’est un gros travail. »

L’importance des programmes

Le programme reste, historiquement, la clé de voûte d’une victoire aux élections municipales.

Pour l’électeur, c’est l’élection du concret. Il attend des candidats des projets à court, moyen et long terme, un chiffrage budgétaire honnête et responsable, ainsi que des perspectives claires sur les recettes et les dépenses, dans tous les domaines qui touchent son quotidien et celui de sa famille.

Le candidat tête de liste rédige une « profession de foi ».

Ce document exprime sa vision pour la commune, présente les membres de sa liste, leurs compétences, et le programme qu’ils ont élaboré ensemble.

Selon une enquête de l’institut CSA, 62 % des électeurs estiment que les professions de foi sont utiles pour faire leur choix,

47 % les lisent, et 43 % les parcourent. Il serait donc imprudent de négliger leur rédaction.

L’avantage du sortant

L’exemple de Saint-Dizier en est l’illustration parfaite. Le maire sortant bénéficie d’une couverture médiatique constante :

Chaque déplacement de M. Brière, chaque événement communal, est relaté avec minutie par la presse locale.

Un bilan présenté au théâtre en guise de lancement de campagne, une inauguration de place...
Un verre levé avec le énième gérant du bar des Halles...
Des spectacles pour les anciens, les festivals d’été, et aujourd’hui Halloween…

Bref, une standing ovation médiatique permanente, qui frôle parfois l’overdose pour les Bragards. Mais c’est de bonne guerre.

Le sortant n’a aucun intérêt à se déclarer trop tôt.

Il y a fort à parier que le suspense sera entretenu jusqu’à la date limite de dépôt des listes, en février 2026.

D’ici là, Monsieur le Maire aura tout le loisir d’offrir aux Bragards : un beau Noël en décembre, puis de les convier à ses vœux en janvier 2026.

Quelle conclusion pour le citoyen ?

Au fond, aucun citoyen n’est vraiment dupe de cette période préélectorale.

Il sait que les trottoirs vont soudainement devenir impeccables, et qu’il bénéficiera, souvent pour la première fois, d’une oreille attentive de la part du conseil municipal et du maire sortant.

Il sait aussi que les oppositions ne manqueront pas d’attaquer l’équipe en place.

Bref, rien de bien nouveau à l’horizon des giboulées de mars 2026.

Comme disait ma grand-mère :

« La politique, c’est comme le vin : avant de le goûter, il faut le laisser décanter. »

Et d’ajouter :

« Ce n’est que lorsque tu l’as goûté que tu sais si c’est un bon cru… ou une piquette. »

Bon courage aux électeurs et rendez-vous à l'arrivée.

Nous vivons une époque formidable
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